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Ce qui se prépare

Une commission spéciale du Sénat examine en ce mois de novembre 2019 le projet de loi de bioéthique voté en octobre à l’Assemblée nationale. Le texte actuel autorise la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, ainsi que son remboursement par la Sécurité sociale. C’est la nouveauté la plus emblématique, mais il y en a d’autres : facilitation de la recherche sur les cellules souches issues des embryons, autoconservation des gamètes… : pas facile de comprendre ces mots techniques et la réalité qu’ils décrivent. Pourtant, en lisant les comptes rendus des débats parlementaires, on comprend un peu mieux de quoi il est question, et on éprouve un malaise, car le cynisme le dispute à l’absurdité :

Cellules souches

A propos de la recherche sur les cellules issues des embryons, Agnès Buzyn, ministre de la Santé : « Les cellules souches embryonnaires ont certes été dérivées depuis un embryon mais qui ne faisait plus l’objet d’un projet parental. […] Sur les 19 000 embryons disponibles[sic] pour la recherche, il n’y a que 2 000 embryons qui ont été utilisés [re-sic] par les chercheurs ». Donc, les embryons en surnombre, fabriqués dans la perspective d’une PMA, mais qui deviennent inutiles parce que les couples ont obtenu satisfaction ou tout simplement changé d’avis, deviennent un vivier de cellules ouvertes aux expérimentations. C’est la volonté fluctuante des futurs parents qui confère à l’embryon sa dignité d’être humain en devenir, ou qui la lui dénie. Citons aussi P. Berta, député MODEM, qui évoque la nécessité pour la recherche de disposer de « cellules fraiches » (« ça sent la chair fraiche », comme dit l’ogre du conte).

Révision tous les cinq ans

Et je ne transcrirai pas les bafouillages des ministres de la Santé et de la Justice, qui en perdent leur peu de latin sur la proposition d’ouvrir la PMA aux personnes transgenres… Celle-ci n’est pas passée pour cette fois, ce n’est que partie remise, puisque la loi dite de bioéthique est révisée tous les cinq ans, sous le couvert d’un comité d’éthique, qui, comme le note Mgr Xavier MALLE, évêque de Gap, n’a d’éthique que le nom : « Il est devenu le porte-parole des pires dérives du capitalisme ultra-libéral. La marchandisation est en route. » Malgré les avertissements de l’Église, de l’Ordre des médecins et des pédopsychiatres, la loi va suivre les possibilités ouvertes par les progrès techniques.

Et nous ?

Nous catholiques, nous croyons avec l’Église que « la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie. » (Catéchisme de l’Église catholique, article 2270). Alors, que faire ? Catholiques, nous avons le devoir de nous renseigner pour comprendre les enjeux : la conférence des évêques de France a élaboré un dossier très complet sur la question (site externe). Nous pouvons aussi manifester notre opposition à ces projets qui suppriment le père, fabriquent des orphelins et entendent faire de l’homme le maître de la vie à la place de Dieu. Ce week-end d’entrée dans l’Avent, des rassemblements ont eu en France, le plus proche se tenait à Brignais. Il y aura aussi une manifestation le 19 janvier 2020 à Paris, et aussi des pétitions à signer…

Bref, chacun peut trouver quelque chose qui lui convienne, mais l’essentiel est de se réveiller et de surmonter sa timidité, ses craintes et sa paresse. Et aussi, nous devons nous préparer spirituellement en priant Dieu, puisque sans Lui, nous ne pouvons rien faire.

Prosternés devant Toi, la source de la vie, Nous Te supplions :
Réveille en nous le respect pour toute vie humaine naissante,
Rends-nous capables de discerner dans le fruit du sein maternel l’œuvre admirable du Créateur,
Dispose nos cœurs à l’accueil généreux de tout enfant qui vient à la vie.

(Benoît XVI)

Texte proposé par Béatrice Lanet

Cet article comporte 1 commentaire

  1. Un livre sur ce sujet : Et si c’était la fin d’un monde…
    Loup Besmond de Senneville (Auteur) Paru le 2 octobre 2019, Éditions Bayard

    livre : Et si c'était la fin d'un monde...

    Résumé du livre en deux parties : l’Auteur et le philosophe

    L’auteur Loup Besmond de Senneville
    La loi de bioéthique 2019, qui prévoit notamment l’extension de la PMA aux couples homosexuels, est un enjeu politique pour le gouvernement. Il faut éviter l’explosion produite par la loi ouvrant le mariage pour tous en 2012-2013.
    L’auteur, journaliste à La Croix, nous livre ici les fruits d’une enquête qui dépeint la méthode d’Emmanuel Macron, sensée déminer ce sujet ultra-sensible… Car en coulisse, le chef de l’État s’est personnellement impliqué, organisant des dîners discrets auxquels il a convié les protagonistes de tous bords. Plus encore, il est lui-même l’instigateur de nombreux aspects de cette proposition de loi, inspiré par quelques intellectuels très proches de lui.

    Dialogue avec le philosophe Martin Steffens
    Que peut changer cette loi ? Quels en sont les enjeux ? Le philosophe des clés pour comprendre, vivre et dépasser les débats existants. Comment les chrétiens peuvent-ils se situer face à ces évolutions ?
    Cet ouvrage unique déplace la question. Et si le combat relevait, plutôt que d’un débat éthique et théorique, d’un véritable défi spirituel?

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