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Article posté par Béatrice Lanet.

Au cœur de cet été 2020, du 27 au 31 juillet,
savez-vous ce qui occupe nos députés ?

La relance de l’économie, mise à mal par le confinement ? la lutte contre la violence barbare qui se déchaîne sur la France ? la protection de nos cathédrales, qui en auraient bien besoin ? Non, rien de tout cela, ce qui anime l’Assemblée nationale, c’est la révision de la loi dite de bioéthique. Le projet de loi sera examiné en séance publique à partir d’aujourd’hui, 27 juillet à l’Assemblée nationale.

Je vous livre ci-dessous des extraits du communiqué de Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron sur le sujet. Tout est dit.

« Le Président de la République et le gouvernement font de l’adoption de ce texte une priorité absolue, contrairement à l’écrasante majorité de nos concitoyens… Ce parti-pris en dit long sur les présupposés idéologiques qui semblent inspirer l’action des pouvoirs publics, comme sur l’influence prédominante qu’exercent, au sein de la classe politique et des milieux dirigeants, certains lobbies, pourtant ultra-minoritaires.

L’ouverture, sans motif thérapeutique d’infertilité, de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires comme aux couples de femmes, revient à priver délibérément les enfants ainsi conçus de toute possibilité de connaître leur père et leur filiation paternelle (…).

Ne reculant devant aucune transgression, les « apprentis-sorciers » de la « commission spéciale » [qui a travaillé sur le texte qui sera proposé au vote de l’Assemblée nationale] sont en effet à l’origine d’un certain nombre de dispositions, qui se traduisent incontestablement par une « rupture anthropologique majeure ».

C’est ainsi que la « méthode ROPA » (« réception des ovocytes de la partenaire »), qui consiste à féconder l’ovocyte d’une femme avant de le réimplanter dans l’utérus de sa compagne, pour que l’une et l’autre puissent être reconnues comme étant la mère du même enfant, pourrait être légalisée, au prix d’un véritable éclatement de la maternité… A moins qu’il s’agisse d’une tactique visant à minimiser la gravité de la « PMA sans père » auprès des députés pour emporter plus facilement leur adhésion !

La commission spéciale entend également autoriser la création d’embryons transgéniques, c’est-à-dire la modification génétique des embryons humains, qui risque fort d’aboutir, à plus ou moins brève échéance, à la naissance d’enfants génétiquement modifiés.

Les membres de la commission ont encore la prétention d’autoriser la fabrication d’embryons chimères homme-animal, par insertion de cellules-souches humaines dans des embryons d’animaux.

L’élargissement du diagnostic préimplantatoire (DPI), c’est-à-dire du dépistage prénatal en vue de la destruction des embryons porteurs de certaines anomalies chromosomiques (telles que la trisomie 21) serait autorisé, à des fins ouvertement eugénistes.

Dans le même esprit, la commission spéciale bioéthique de l’Assemblée nationale autorise l’autoconservation des ovocytes (sans raison médicale) afin d’inciter les femmes en âge de procréer à remettre à plus tard leur projet de maternité… par PMA. Elle valide la technique du « bébé médicament », qui consiste à permettre la naissance d’un embryon exempt d’anomalies en vue d’utiliser ses cellules pour soigner un frère ou une sœur. Elle a voté la suppression du délai de réflexion d’une semaine avant une IMG (« Interruption Médicale de Grossesse », qui peut être pratiquée jusqu’à la veille de la naissance). Elle prévoit enfin la transcription automatique à l’état civil des enfants nés à l’étranger d’une GPA (« Gestation pour Autrui »).

Dans ces conditions, qui ne serait effrayé devant une telle manipulation de l’être humain, réduit à un matériau disponible aux désirs égoïstes d’une minorité de privilégiés qui pèsent sur le marché, ou à des fins de recherche médicale, quand on prétend par ailleurs déployer tant d’énergies pour sauvegarder les espèces animales au nom de la protection de l’environnement ?

[…]

Faut-il que la conscience de nos contemporains soit à ce point anesthésiée pour ne plus savoir prendre la mesure de la gravité de telles transgressions destructrices de la dignité de la personne humaine, à commencer par la plus vulnérable ? Pourra-t-on longtemps encore offenser le Créateur en son dessein de sagesse et d’amour ?

Dans son encyclique « Évangile de la Vie », sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine (25 mars 1995), saint Jean Paul II écrivait, en glosant l’épitre de saint Paul aux Romains :

« Une grande partie de la société actuelle se montre tristement semblable à l’humanité que Paul décrit dans la Lettre aux Romains. Elle est faite d’« hommes qui tiennent la vérité captive dans l’injustice » (1, 18): ayant renié Dieu et croyant pouvoir construire sans lui la cité terrestre, « ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements », de sorte que « leur cœur inintelligent s’est enténébré » (1, 21); « dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous » (1, 22), ils sont devenus les auteurs d’actions dignes de mort et, « non seulement ils les font, mais ils approuvent encore ceux qui les commettent » (1, 32). Quand la conscience, cet œil lumineux de l’âme (cf. Mt 6, 22-23), appelle « bien le mal et mal le bien » (Is 5, 20), elle prend le chemin de la dégénérescence la plus inquiétante et de la cécité morale la plus ténébreuse ».

« Cependant, ajoutait-il, toutes les influences et les efforts pour imposer le silence n’arrivent pas à faire taire la voix du Seigneur qui retentit dans la conscience de tout homme ; car c’est toujours à partir de ce sanctuaire intime de la conscience que l’on peut reprendre un nouveau cheminement d’amour, d’accueil et de service de la vie humaine » (n. 24).

Il ne manque pas d’hommes et de femmes de bonne volonté, dont la conscience est droite, et qui par leur témoignage, parfois héroïque, contribueront au Réveil des consciences. »

 

Oui, nous devons réveiller nos consciences de chrétiens et témoigner dans le monde, quitte à passer pour ringards, réactionnaires, fascistes. Et bien sûr, prière, et pénitence, pénitence, pénitence.

Lire plus sur ce sujet

Conférence explicative des positions de l’Église catholique (site externe)

Prier à Notre Dame de Fourvière

L’invitation à la prière de Patrick RECIPON – Réseau Vie  (site externe)
Les catholiques du Rhône peuvent se retrouver à Fourvière, devant la statue de saint Jean-Paul II, du lundi 27 juillet au vendredi 31 juillet, de 7h30 à 23h00 pour prier pendant l’examen du projet pour obtenir du ciel l’échec de la loi Bioéthique.

En union de prière, Béatrice Lanet

Cet article comporte 3 commentaires

  1. Le Seigneur fit pousser du sol toutes sortes d’arbres à l’aspect agréable et bons pour se nourrir. Il mit au centre du jardin l’arbre de la vie, et l’arbre qui donne la connaissance de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. ( Genèse, ch. 2 et 3)
    En mangeant le fruit de la connaissance les premiers humains ont voulu devenir comme Dieu : connaître tout et d’utiliser ce pouvoir de façon absolue, d’abuser de sa liberté.
    Le mythe de Prométhée exprime chez les grecs la même préoccupation. Ces passages soulèvent le débat sur le libre arbitre, la capacité de fixer soi-même la loi.
    L’individu n’a pas capacité pour tout décider. Il en est de même pour l’humanité toute entière, mais elle a toujours utilisé les sciences et les techniques pour intervenir le plus profondément possible dans l’ordre des choses.
    Adam et Ève avaient été privés de l’autre arbre : celui de la vie. La société doit assumer les conséquences de ses actes et cela est souvent oublié.

    1. Retour aux fondamentaux

      Merci Jean-Louis pour ton commentaire revenant aux sources. Je me permets d’ajouter (hors sujet de l’article de Béatrice ?), quelques unes de mes propres interrogations.

      Si je relis correctement Gen 2 et 3, je vois dans cette tentative d’explication imagée des origines, des phrases très rassurantes.

      Avant la désobéissance :

      Gen 3, 02-03, 22-24.
      02 La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin 03 Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.” » […]

      Après la faute

      22 Puis le Seigneur Dieu déclara : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous par la connaissance du bien et du mal ! Maintenant, ne permettons pas qu’il avance la main, qu’il cueille aussi le fruit de l’arbre de vie, qu’il en mange et vive éternellement ! 

      Arbres, sanction, bien et mal

      1) Tu parles de l’autre arbre : celui de la vie, dont Adam et Ève sont privés. Je lis qu’il s’agit de la vie éternelle. L’humanité continue à bénéficier de la vie ordinaire que nous connaissons et des autres fruits de la terre, même si c’est à la sueur de son front. Je retiens de ce passage une manière de justifier la mort physique, mais certains bénéfices du jardin d’Eden nous restent acquis.

      2) Malgré la sanction de la mort, le texte précise que l’humanité conserve le bénéfice de la connaissance du bien et du mal après la désobéissance ! « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous par la connaissance du bien et du mal »

      3) Il me semble que l’humanité dans toute son histoire, et aujourd’hui encore, fait des efforts pour avancer dans la connaissance du bien et du mal, (rien à voir avec les progrès techniques ou connaissances scientifiques) mais avance toutefois très doucement et à tâtons.

      4) J’attribue la difficulté des sociétés à discerner le bien du mal, au fait même que c’est le résultat d’une somme de démarches individuelles. Les avancées globales à l’échelle des sociétés et du monde, nécessitent inévitablement une convergence d’idées diverses pour aboutir à une sorte de consensus. Cela prend du temps et de nouvelles possibilités ébranlent des convictions que l’on voudrait immuables et nous obligent parfois à ré-examiner des réflexions anciennes

      Il faut donc, avec bienveillance, apprendre à écouter autrui, à s’exprimer sans crainte, et à s’armer de patience.

  2. Tout à fait d’accord avec cette analyse … mais ces lois vont passer sans que la majorité [des français] n’en soit informé et n’en mesure l’importance.

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