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Lien vers les lectures du vendredi saint

La mort en face

Hier nous célébrions le dernier repas de Jésus, durant lequel il annonce sa mort et sa résurrection. Il a exprimé sa foi : le sens qu’il donne à sa prochaine arrestation et à sa mort, car il croit – il sait dans la foi, que Dieu a le pouvoir de le ressusciter des morts. Il donne, par avance son corps et son sang comme nourriture, et pour que nous gardions mémoire de ce repas particulier.
Désormais, il nous faut suivre Jésus dans sa Passion et jusque dans sa mort. Rares sont les volontaires pour accompagner ces moments-là de la vie des hommes. Nous sommes, à chaque fois que nous y sommes convoqués, confrontés à notre vulnérabilité. Il n’y a pas de signe de salut dans l’épreuve, quelle que soit la victime. Il n’y a pas de victoire dans l’épreuve de la souffrance, de la destruction d’une personne. C’est pourquoi par exemple, le clergé de Lyon pleure avec les victimes d’un prêtre pédophile. C’est pourquoi nous nous laissons toucher par la souffrance de ceux qui meurent de violence, que ce soit à nos frontières, car nous leur refusons une place, ou du fait des bombes.
L’Evangile, dans le récit de la mort de Jésus, ne cherche aucune échappatoire. Le malheur est total. La foi elle-même est réduite à la dérision : « Qu’il se sauve lui-même, puisqu’il dit que Dieu est avec lui. » La souffrance et la mort ne sont pas naturellement les lieux de la foi et de l’accomplissement de soi. Ils sont scandale et occasion de la perte du sens. Face à ceux qui souffrent et à ceux qui meurent, nous sommes réduits à notre fragilité. Notre discours devient vain. Nous ne savons plus quoi faire. En général, les amis se font rares dans ces moments là. Nous voyons que les disciples ne demeurent pas avec le maître. Même le soir du jeudi saint, alors qu’il nous est proposé de rester à prier avec Jésus, nous voyons à quelle vitesse chacun repart à ses occupations. Le vendredi Saint est l’occasion de nous alerter sur le soin que nous devons au frère malheureux, alors même que son malheur nous mets en danger, nous rappelle nos fragilités.
Nous laissons l’évangéliste nous raconter comment est mort celui que nous aimons, jusqu’à la mise au tombeau, lorsqu’on rentre chez soi, que tous sont repartis, qu’il n’y a plus rien à faire, et l’on reste seul, définitivement privé de celui que l’on aimait. Il faut affronter ce moment terrible où nous renonçons : à chaque fois au cimetière pour les funérailles, il y a ce moment où il faut partir, où l’on ne sait plus que dire ou que faire, parce que tout est accompli. L’homme ne peut pas plus.
Et pourtant, il y a des signes. Il y a le disciple que Jésus aime, qui demeure aux pieds de la croix. Il y a les femmes, qui prennent des mesures pour la suite envers leur maître. Rien ne permets d’envisager l’incroyable, mais les signes sont là. Le soutien de la famille et des amis fidèles lorsque la maladie conduit à la mort. La prière de l’Eglise, souvent domestique, autour du malade.
Mais nous repartirons encore de cette célébration de la croix dans le silence, seulement nourris du pain d’hier, comme honteux de reprendre notre vie, alors que nous savons que plus rien ne peut être fait.
Notre foi, comme celle de Jésus, est à nu : Dieu seul a le pouvoir de sauver, mais personne ne sait comment.

Père Bertrand Carron

Lien vers les lectures de la vigile pascale

Victoire du Christ ressuscité

Tout est accompli désormais de la vie de Jésus. Il est descendu aux enfers. Cela signifie que la victoire du ressuscité est encore cachée un moment aux yeux du monde. Pour l’instant, le seul signe donné est le tombeau vide : Simon Pierre ne sait ce qu’il faut en penser.

Mais la victoire est tout de même totale. Le démon est écrasé par la puissance de Jésus, vrai fils de l’homme et fils de Dieu. Désormais les hommes sont plus forts que tout, plus fort que toute mort, par grâce.

Désormais, aucun endroit n’est sans Dieu. Le shéol était un endroit où les hommes étaient privés de la présence de Dieu. Désormais le shéol est rempli de la présence de Dieu.

Il faudra un peu de temps aux disciples pour saisir ce que signifie la Résurrection : environ au moins deux mille ans. Nous n’avons pas encore saisi tout à fait ce que porte en soi la Résurrection comme changement dans nos vies. Nous devenons réellement fils et filles de Dieu. Le monde est relevé en commençant par les plus petits, ceux qui sont d’abord configurés au Christ, et cela nous oblige. Nous sommes tenus par la charité. Nous devons porter la Résurrection à nos frères et sœurs non pas en discours mais par nos actes. 

Père Bertrand Carron

Lien vers les lectures du dimanche de Pâques

Croire en constatant qu’il n’y a rien à voir

Les disciples de Jésus sont en deuil lorsqu’ils se rendent au tombeau. Ils pleurent la mort de leur maître et ami, et en plus ils craignent pour leur propre vie.
Comment passer de ce deuil à la foi dans la Résurrection de Jésus ? Le pas est difficile. Lors de la vigile de Pâques, les Evangiles disent l’absence de foi des disciples au tout début. Au maximum, Pierre s’interroge sur ce qui a eu lieu.
Maintenant, nouvelle étape, le disciple que Jésus aime voit qu’il n’y a rien à voir – que le tombeau est vide, et se met à croire.
Des signes cependant sont donnés. La description des linges et de leur disposition disent que le corps a traversé les linges. Ils n’ont pas été déchiré ou déroulés. Ils se sont en quelque sorte affaissés sur place. Le corps a disparu à travers les linges.
Mais de signe de Jésus il n’y en a pas. De même que le jeudi Saint il fallait croire le don du corps et du sang sans que celui-ci soit visible, de même maintenant les disciples doivent-ils croire sans voir la réalité du don de la vie.
Le disciple que Jésus aime en est capable : celui qui a passé le repas du jeudi saint sur le cœur de Jésus, celui qui était au pied de la croix, celui qui court au tombeau à la suite de Pierre, et lui laisse la priorité.

Nous savons donc comment devenir le disciple que Jésus aime.

Père Bertrand Carron

Retrouvez les homélies du père Gabriel et du père Bertrand dans la rubrique « Messes et célébrations » / « Homélies des pères Gabriel et Bertrand » de ce site

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