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Lien vers les lectures du dimanche 4 mai

🐟 Pythagore, la pêche miraculeuse et le chiffre 153

L’épisode de la pêche miraculeuse a toujours été interprété comme une image de la mission de l’Église sur la terre. En réalité, il existe deux épisodes distincts de pêche miraculeuse dans les Évangiles.
Dans le
premier, le filet se rompt sous le poids de la quantité de poissons pris.
Dans le
second, celui que nous venons d’entendre et qui a lieu après la résurrection, le filet reste intact et contient exactement 153 poissons.

Si Saint Jean prend soin de mentionner ce chiffre précis, ce n’est certainement pas un simple détail. Deux symboliques majeures émergent ici : celle du poisson, et celle du nombre 153.


🐟 Le poisson, symbole chrétien

Le poisson était le symbole des premiers chrétiens durant les trois siècles de persécutions romaines. Ce symbole provient non seulement de cet épisode évangélique, mais aussi d’un acrostiche grec :
ΙΧΘΥΣ (Ichthys) — signifiant « poisson » — est formé des initiales de :
Iêsous Christos Theou Uios Sôtêr : Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur.

Dessiner un poisson était devenu un signe de reconnaissance secret entre chrétiens.
Le bassin du baptême était appelé
“piscina”, littéralement étang des poissons, et les nouveaux baptisés étaient surnommés par Tertullien des pisciculipetits poissons.

Le poisson, créé pour vivre dans l’eau, meurt s’il est retiré de son élément vital. Mais dans la mission du pêcheur d’hommes, l’Évangile opère un renversement :

Le filet ne nous arrache pas à la vie, mais nous sauve de la noyade spirituelle. Il nous tire hors des eaux de la mort, pour nous faire entrer dans la lumière de Dieu.

La mission de l’Église, à la suite du Christ, est donc de tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations, pour les conduire vers la terre vivante, vers la lumière divine.


🔢 Le mystère du nombre 153

Voyons maintenant la symbolique étonnante du chiffre 153.
Selon
saint Jérôme, on croyait à son époque qu’il existait 153 espèces de poissons dans le monde connu.
Le filet contenant
exactement ce nombre devient alors le symbole de l’universalité de l’Église : elle rassemble tous les peuples, toutes les nations.

Il ne manque aucun homme dans l’appel du Christ : tous sont invités à entrer dans son Royaume.

Mais le sens du 153 ne s’arrête pas là.
Saint Augustin propose une lecture plus mystique :
153 est la
somme des entiers de 1 à 17 :

1+2+3+⋯+17=153

Ce nombre forme alors un triangle équilatéral parfait composé de 17 rangées. Cette figure géométrique évoque une autre réalité spirituelle : la Trinité.

Tous les côtés et tous les angles sont égaux, image de l’égalité parfaite entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Être pris dans le filet de l’Évangile, c’est entrer dans cette vie trinitaire : une vie d’amour parfait, d’unité et d’harmonie divine.


🧮 Le regard de Pythagore

Dans l’Antiquité, qu’ils soient hébreux, grecs ou romains, tous étaient fascinés par la symbolique des nombres.

Pythagore de Samos, grand philosophe et mathématicien grec, croyait que les nombres étaient à la base de l’harmonie de l’univers. Pour lui, chaque chiffre avait une signification propre et une résonance cosmique.
Le
triangle était, selon lui, la forme géométrique parfaite.

Ainsi, le chiffre 153, loin d’être un simple détail narratif, devient un symbole profond. Il illustre l’union entre :

  • la science des nombres de la pensée grecque antique,
  • et la vision chrétienne d’un monde réconcilié et ordonné par Dieu.

Il témoigne d’une époque où mathématiques, mystique et cosmologie formaient une seule et même quête : celle de l’harmonie universelle.


Conclusion : du chaos à l’harmonie

Dans la première pêche, les filets se déchirent : image d’une Église en construction, encore marquée par la division et l’imperfection.

Dans la seconde pêche, après la Résurrection, le filet ne se rompt pas : c’est déjà l’Église céleste, unie, parfaite, transfigurée par la lumière du Christ.

Ce filet miraculeux nous entraîne vers le ciel, où Jésus Christ, Fils de Dieu et Sauveur, nous attend pour un repas éternel sur les rivages de l’éternité. .

Tous les peuples, tous les hommes sont appelés à entrer dans cette harmonie divine,
à participer à cette
fête éternelle,
à chanter cette
symphonie céleste,
où l’
unité parfaite de Dieu est célébrée dans l’amour infini de la Trinité.

Père Gabriel Ferone

Retrouvez les homélies du père Gabriel  et du père Bertrand dans la rubrique « Messes et célébrations » / « Homélies des pères Gabriel et Bertrand » de ce site

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