Lien vers les lectures du dimanche de Pentecôte
Si l’Esprit Saint n’existait pas, est-ce que cela changerait quelque chose à votre existence ?
En cette fête de Pentecôte, la question n’est pas seulement une provocation pleine d’humour. C’est une question vitale. Beaucoup de chrétiens en effet vivent comme si l’Esprit Saint n’existait pas.
Que veut dire vivre comme si l’Esprit Saint n’existait pas ?
C’est par exemple ne le prier jamais.
Nous sommes tellement habitués à dire « Seigneur, Seigneur » dans nos prières que nous ne savons plus très bien à qui elle s’adresse : au Père ? au Fils ? Mais l’Esprit également est Seigneur (le credo le dit : « il est Seigneur et il donne la vie , avec le père et le fils il reçoit même adoration et même gloire »).
Vivre comme si le Saint Esprit n’existait pas c’est assimiler Dieu à une vague déité sans visage ressemblant étonnamment a celui du Dieu de l’islam, solitaire à force d’être unique.
Sans l’Esprit, pas de communion en Dieu, et donc pas de communion entre les hommes.
Sans l’Esprit Saint pas de diversité en Dieu, pas d’altérité chez le tout-Autre. Et l’amour promeut la différence, en l’homme comme en Dieu. Dieu ne peut pas être amour s’il n’est pas communion de deux personnes ouvertes sur une autre qu’elles-mêmes, et c’est l’Esprit qui est ce flux intime assurant l’échange permanent entre le Père et le Fils, comme entre Dieu et nous.
C’est donc non seulement notre identité proprement chrétienne (et pas seulement croyante) qui est en jeu mais aussi notre capacité à entrer en communion profonde les uns avec les autres, avec le monde créé, avec Dieu.
Le phénomène des langues étrangères qui sont comprises relèvent de cela : l’effet de l’effusion de l’Esprit est de rendre possible la communication entre ceux qui étaient étrangers les uns aux autres.
Alors, La Pentecôte est l’occasion pour nous de redonner a l’Esprit Saint sa juste place et notamment sa place dans la prière chrétienne : la prière à l’Esprit Saint est une exultation de joie telle que l’a connue Jésus (« il tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit Saint » Lc 10, 21) ou Marie dans son Magnificat.
Elle est une supplication pour se laisser entraîner dans une vie « spirituelle » :
« Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé », dit la séquence de la Pentecôte.
Bref si l’Esprit Saint n’existait pas il faudrait l’inventer…
Père Gabriel Ferone
Place à l’Esprit !
La vie chrétienne est une vie de ressuscité, une vie gonflée ! En recevant l’Esprit Saint, nous devenons « pneumatiques », « πνευματικοί ».
Nous devenons comme ces apôtres tout craintifs, qui se mettent à haranguer la foule avec des langues devenues de feu ; et pour cause.
De même, nous aussi, nous avons des langues de feu. Nous avons reçu au baptême un Esprit qui nous donne de l’assurance. Un Esprit qui chasse toute crainte. Cet Esprit donné par Dieu nous fait vivre. Le vrai sage n’est pas simplement celui qui sait les choses de Dieu, mais celui qui les expérimente, les vit et les partage, en se faisant missionnaire, en annonçant que Dieu est Amour, plénitude de vérité, de joie et de paix.
Nous vivons déjà de cette façon, mais peut-être ne le savons-nous pas. Il faut nous risquer pour découvrir cette joie que le Seigneur nous donne. Nous pouvons nous laisser façonner par l’Esprit Saint, Dieu lui-même qui se donne à nous et nous transforme. Notre travail consiste à le laisser agir.
Il faut trouver l’équilibre entre la décision d’agir et de vivre selon l’Esprit et cette contemplation de l’action de Dieu où l’Esprit se donne et agit lui-même en nous. Cette vie sous l’Esprit est alors source de joie et de profonde liberté.
Père Bertrand Carron
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