Lien vers les lectures de la fête de Saints Pierre et Paul
Sainteté de l’Eglise
Célébrant Pierre et Paul, les deux piliers de l’Eglise, nous affirmons que nous sommes liés à Rome, lieu du martyre de ces deux géants. Nous affirmons dans cette solennité notre catholicité. Nous sommes liés à toutes les églises particulières à travers le monde entier parce que nous sommes liés à Rome. Nous disons encore que l’Eglise s’appuie sur les apôtres jusqu’aujourd’hui. La succession apostolique nous assure la continuité de l’Eglise depuis Pierre jusqu’à l’évêque de Rome d’aujourd’hui : le Pape Léon.
Nous affirmons aussi la sainteté de l’Eglise dans cette fête, à travers la vie de ces deux géants. La sainteté de l’Eglise à travers les défauts de ses chefs. On peut se souvenir que Paul fut persécuteur des chrétiens, et que Pierre avait trahi son maître. Nous entendons le récit de la profession de foi de Pierre, juste avant que le dialogue entre Pierre et Jésus ne se tende : « Passe derrière moi, Satan ! »
Lorsque nous célébrons ces figures saintes, et à travers elles la sainteté de l’Eglise, souvenons-nous de l’itinéraire de Pierre et Paul, sans rien leur enlever, de même que nous faisons mémoire de la sainteté de l’Eglise sans rien lui enlever.
Encore de la même façon, en désirant imiter ces saints, mettons-nous au travail, notre itinéraire sera toute notre vie. Il faudra bien toute notre vie pour nous laisser transformer par Dieu, devenant enfin saints comme l’Eglise est sainte.
Père Bertrand Carron
Pierre et Paul
Aujourd’hui, nous fêtons deux hommes, deux apôtres, deux colonnes de l’Église : Pierre et Paul.
Tout les distingue au premier regard. L’un est un homme simple, un pêcheur du lac de Galilée, au tempérament spontané, généreux, parfois même impulsif. L’autre est un intellectuel formé à la rigueur des plus grands maîtres de la Loi, un pharisien zélé, passionné, parfois intransigeant. Pierre a marché aux côtés du Christ pendant des années ; Paul, lui, ne l’a jamais vu de son vivant. Pierre est le pasteur, garant de l’unité. Paul, le missionnaire infatigable, le théologien dont les lettres fondent encore aujourd’hui notre foi.
Et pourtant, leurs chemins, si différents, convergent mystérieusement. Tous deux ont connu les grandes étapes de la vie spirituelle : la chute, le pardon, l’intimité avec le Christ, l’annonce de l’Évangile… jusqu’au don total de leur vie dans le martyre.
Pierre a douté. Il a enfoncé dans les flots, par manque de foi. Il a renié son Maître par peur. Et pourtant, le Ressuscité l’a regardé avec tendresse et lui a dit : « M’aimes-tu ? Sois le pasteur de mes brebis. » Paul, lui, a persécuté l’Église avec une violence farouche. Mais sur le chemin de Damas, il a été renversé par la lumière de la miséricorde : « Saul, Saul, pourquoi me persécute tu?”
Tous deux ont connu la lente maturation dans l’intimité du Christ. Pierre, pendant ces années passées à ses côtés, ne comprenait pas toujours, mais il laissait son cœur se façonner. Le Christ l’a saisi jusqu’à lui donner un nouveau nom : Kephas, Pierre, le roc. Paul, dont le vrai nom hébreu est Saul, a choisi pour sa mission vers les païens ce nom latin de Paul, Paulus qui signifie humble. Paul après sa conversion, a connu de longues années de silence, de méditation, de prière à Damas, en Arabie, puis à Tarse, sa patrie d’origine, l’ancienne Cilicie. On oublie souvent que son ministère est né de cette profonde intériorisation de sa rencontre avec le Christ.
Tous deux ont ensuite proclamé l’Évangile avec feu. Pierre, dans les Actes des Apôtres, n’a que ces mots à la bouche : « Jésus est ressuscité et il est mort pour nos péchés ! » Ce qu’on appelle le Kérygme, la première proclamation de la foi ! Il annonce cette bonne nouvelle aux Juifs, aux païens, à Corneille, un soldat romain, et jusqu’à Rome, la capitale de l’empire. Paul, lui, a porté la Parole en priorité aux païens. Sans ses lettres, combien notre foi serait plus pauvre ! Par lui, la contemplation de Dieu s’est enracinée dans l’intelligence de la foi. .
Enfin, tous deux ont donné leur vie. Ce n’est pas seulement leur passé pardonné, leur amitié avec le Christ ou leur prédication qui fait d’eux les fondements de notre Église. C’est leur martyre, leur témoignage ultime. Pierre crucifié, Paul décapité. Tous deux à Rome, cœur de l’empire païen, cette Babylone nouvelle. Là, dans le sang, ils ont planté la croix du Christ et donné naissance à l’Église de Dieu.
Soyons les héritiers de Pierre et de Paul : héritiers de leur foi, de leur humilité, de leur zèle, de leur amour. Héritiers de leur passion pour le Christ. Qu’à leur exemple, nous sachions, nous aussi, laisser le Christ nous façonner, nous relever, nous envoyer, et peut-être un jour, donner notre vie par amour pour Lui.
Père Gabriel Ferone
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