Lien vers les lectures du dimanche 26 janvier
Les lectures de ce dimanche nous placent devant l’importance de la Parole de Dieu.
Que la parole de Dieu soit vitale, les Juifs l’ont toujours su. Après la déportation à Babylone, ils avaient tout perdu : terre, roi, temple. Tout sauf une chose, la seule indispensable : se rassembler (sunagein, en grec, ce qui a donné le mot « synagogue ») pour écouter la Loi de Moïse et les écrits des prophètes. Et cette écoute a produit du fruit. L’espérance renaît chez ces exilés qui trouve la force de revenir de leur exil. A l’écoute de la parole le peuple pleure, car la Parole, en éclairant nos vies, révèle notre péché. Mais c’est la joie qui est la plus forte : « Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » .
De nos jours, dans la société occidentale complexe, difficile, sécularisée, il est pratiquement impossible de persévérer dans la foi sans aussi se nourrir personnellement de l’Ecriture.
C’est le message de l’évangile. Jésus entre dans la synagogue de son village. La liturgie comportait au moins deux lectures : La première tirée de la Loi de Moïse, la deuxième prise chez l’un des prophètes. C’est un passage d’Isaïe que Jésus choisit de lire. Puis il s’assied : c’est l’attitude du prédicateur autrefois car on prêchait longuement. Habituellement, l’homélie consistait à éclairer la première lecture par la deuxième. Mais ici, Jésus ne se lance pas dans un commentaire. Partant uniquement du texte d’Isaïe qu’il vient de proclamer, il constate avec une autorité tranquille : « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit » (Luc 1, 21). « Aujourd’hui » : en un mot, tout est dit.
Origène, le grand théologien du 3e siècle, commente : « Quand vous lisez : ‘ Il enseignait dans leurs synagogues, et tout le monde faisait son éloge ‘, gardez-vous de n’estimer heureux que ces gens-là, et de vous croire privés de son enseignement. Si les Ecritures sont vraies, le Seigneur n’a pas seulement parlé en ce temps-là, dans les assemblées juives, mais il parle également aujourd’hui dans notre assemblée ».
C’est par l’écoute attentive, aimante, adorante de la Bible que l’Esprit nous fait découvrir sous les signes du pain et du vin la présence « aujourd’hui » du Christ. C’est aussi par l’accueil de la Parole rendue vivante et actuelle par l’Esprit saint, que se construit et s’unifie, dans sa diversité, le Corps de l’Eglise, et au-delà, celui de l’humanité toute entière.
Saint Luc dans l’Évangile qui raconte les paroles et les actes de Jésus et les Actes des Apôtres qui racontent la naissance de l’église , – n’a d’autre but que de nous dire qu’entre Jésus et l’Église, c’est la même histoire. L’Esprit est là aux commencements de Jésus, de l’annonciation au début de son ministère. De la même manière, l’Esprit inspire les commencements de l’Église. De l’Eglise et du Christ, m’est avis que c’est tout un, disait Jeanne d’Arc.
Demandons au Seigneur de nous aider à recevoir la Parole de Dieu, à accepter de nous laisser transformer, convertir, puisque c’est aujourd’hui même que s’accomplit le salut du Christ.
Aujourd’hui dans cette église dont nous sommes les pierres vivantes.
Père Gabriel Ferone
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