Skip to content

Lien vers les lectures de le fête du baptême du Seigneur

Aujourd’hui, Jésus nous conduit au bord du Jourdain, où les foules se précipitent car un homme y est apparu : Jean-Baptiste.
C’est un ascète. Il se nourrit de miel et de sauterelles. Il est habillé, comme le prophète Élie, d’un manteau de bête.
Et tous vont au désert pour l’écouter et recevoir un baptême de conversion.
Cette voix qui crie dans le désert est, pour chacun de nous, un appel.
Nous fêtons aujourd’hui, sur les bords du Jourdain, cette invitation que le Seigneur adresse à tous les hommes.
Ainsi, avançons-nous depuis notre baptême vers cette source de vie.
Pour la plupart d’entre nous, nous étions trop jeunes lorsque l’on nous a portés à la fontaine baptismale. Mais il nous revient à présent, chaque jour, de refaire librement ce pas du premier jour, de répondre à l’invitation du Seigneur, d’écouter sa parole et de vivre des grâces de notre baptême.
Toute la fécondité spirituelle de notre vie dépend de la détermination qui est la nôtre dans cette marche volontaire vers le Christ.

Depuis vingt siècles déjà, l’eau du baptême ne cesse de couler, de se répandre dans les cœurs.
À l’origine de cette eau baptismale, il y a un petit cours d’eau de Palestine appelé le Jourdain.
Ce fleuve est un des plus petits qui soit, mais il est pourtant un des plus grands. Il coule au fond de la vallée la plus basse du monde et marque une frontière : d’un côté, la terre où l’on adore le vrai Dieu, et de l’autre, les terres de Moab et d’Ammon, où l’on adore les idoles.
C’est ce fleuve qu’a traversé le peuple hébreu, à la suite de Josué, pour entrer en Terre Sainte, comme autrefois il avait traversé la mer Rouge.
Quel symbole pour nous ! L’eau du Jourdain, comme l’eau de notre baptême, est la porte de la Terre promise.

Le Christ, nouveau Josué, nouveau Moïse, nous fait passer de la terre du paganisme à la terre de la sainteté. Mais la première Pâque, avec Moïse, fut essentiellement une marche horizontale à travers le désert, une libération d’un esclavage social. Le Christ n’a pas fondé le marxisme, il est venu nous apporter une libération intérieure.
La seconde Pâque, à travers le Jourdain, avec Josué, fut aussi une traversée horizontale : la conquête d’une terre par le glaive. Mais le Christ nous a dit que son royaume n’était pas de ce monde. La Terre promise n’est pas ici-bas : elle est dans notre cœur. Le royaume de Dieu, s’il est en germe ici-bas, n’est pas de ce monde.

« Aussitôt que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau. »
La descente du Christ dans les eaux du Jourdain et sa remontée apportent une verticalité : le fleuve, en bas, avec les hommes ; le ciel, en haut, qui s’ouvre.
Cette nouvelle Pâque est verticale, et elle croise, comme les bras de la croix, l’horizontalité de l’histoire et de nos vies pour les transfigurer. Désormais, il y a une porte, un passage, entre le ciel et la terre. Les cieux sont déchirés.
Une voix se fait entendre pour tout homme qui reçoit le baptême et s’ouvre au souffle rénovateur de l’Esprit : « Tu es mon Fils bien-aimé ! »
Il y a désormais en nous, par le baptême, une source qui jaillit en vie éternelle.

Nous avons été plongés, par le baptême, dans la mort au péché le plus enfoui, pour en remonter libérés, rachetés de toutes nos fautes, ressuscités avec le Christ pour une vie nouvelle.
La porte des cieux est ouverte. L’homme est remis debout, relevé par le Christ.
Nous ne sommes plus prisonniers de ce monde de mort ; la vie de Dieu, que rien ne peut détruire, s’est manifestée et nous a été donnée.

C’est pour cela que Jésus s’est approché du Jourdain pour être baptisé, lui qui n’en avait nul besoin, pour nous rejoindre, pour nous prendre au niveau le plus bas où nous étions tombés à cause du péché originel. Le Dieu ami des hommes vient, en personne, en ce jour, à la recherche de la brebis perdue au milieu d’un désert hostile, couvert de rocaille, mais où coule cependant un petit fleuve désespéré, descendant de la montagne de l’Hermon, aux neiges éternelles, jusqu’à la mer Morte, où toute vie est absente, cette mer où Sodome et Gomorrhe furent détruites par leur péché.

Ainsi nos vies, et ce monde, vont-ils en apparence vers la mort depuis le péché des origines, depuis que la création s’est séparée de son Créateur, de celui qui est la vie en plénitude.
Notre vie, issue de Dieu, ne pouvait retrouver le Paradis perdu, le chemin de la vie, que par la venue du Sauveur au cœur de ce monde.

C’est le message que crie Jean-Baptiste, c’est le message de tous les Jean-Baptiste d’aujourd’hui, de tous les messagers de l’Évangile : “car aujuourd’hui” sur les bords du Jourdain “le salut s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.”

Père Gabriel Ferone

Retrouvez les homélies du père Gabriel dans la rubrique « Messes et célébrations » / « Homélies des pères Gabriel et Bertrand » de ce site

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top