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Lien vers les lectures du dimanche 9 mars

Homélie du père Bertrand du 1er dimanche de Carême

Ayant épuisé toutes les formes de tentations…
« Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Nous redirons cela tout à l’heure avant de communier. Pourquoi Jésus demande-t-il à ses disciples de prier pour ne pas entrer en tentation ? Quelle est cette tentation qu’il est bon d’éviter ?
Cette tentation consiste à être abandonné de Dieu et des hommes. Au désert, où Jésus est conduit par Dieu lui-même, Jésus est abandonné de Dieu et des hommes. Nous demandons à Dieu de ne pas être abandonné par Lui. Nous disons aussi que la tentation peut être évitée.
Jésus, innocent total, est affronté à la tentation, abandonné de Dieu. Ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité. Désormais l’homme innocent est seul face à la tentation. La souffrance et la terreur sont réelles.
Toutes les forces de Jésus se tournent contre lui : si tu es le Fils de Dieu… Lui qui venait de la Confirmation du baptême. Reste à Jésus comme source de salut, la Parole de Dieu seule, qui dit la réalité du monde créé.
La relation à l’Autre avant le pain à manger. Le service des frères avant la puissance – qui est mensongère elle-même. La patience dans l’épreuve, avant le salut obtenu par miracle. C’est-à-dire la vie spirituelle affrontée au réel.
En tout cela la Parole de Dieu le Père seule dit la vérité du monde et donne de traverser l’épreuve.

Père Bertrand Carron

Homélie du père Gabriel du 1er dimanche de Carême

« Tu es mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Jésus entend ces paroles lors de son baptême par Jean. Rempli alors de l’Esprit Saint, il est ensuite conduit au désert où, pendant quarante jours, il est mis à l’épreuve par le démon.
Laissons-nous, nous aussi, conduire au désert par l’Esprit.

« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
« Tu es mon Fils » : cela me donne-t-il le droit de satisfaire immédiatement toutes mes envies et tous mes désirs ?
L’homme créé « à l’image de Dieu » doit se nourrir, certes, mais « pas seulement ». Pour grandir en humanité, il doit écouter la Parole de Dieu : « Le Seigneur t’a mis dans la pauvreté du désert, il t’a fait avoir faim et il t’a donné à manger la manne… pour te faire reconnaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais qu’il vit de tout ce qui sort de la bouche de Dieu », dit le Deutéronome.
Le jeûne du carême n’est pas une pratique diététique ou une anorexie malsaine. La faim du corps a pour but d’aiguiser la faim de la Parole de Dieu. « Voici venir des jours, déclare le Seigneur Dieu, où j’enverrai la famine sur la terre ; ce ne sera pas une faim de pain ni une soif d’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles du Seigneur » (Am 8,11).

« Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes si tu te prosternes devant moi… »
« Tu es mon Fils » : pour celui qui se considère comme le premier de la classe, la tentation est forte de dominer, de prendre plus de pouvoir dans un groupe, d’imposer ses vues, voir si l’occasion ce présente de partir à la conquête du monde dans l’ivresse du pouvoir.
Jésus est notre exemple, il est venu sous la forme d’un serviteur et il s’est fait le serviteur de tous, jusqu’à la mort infâme sur la croix. C’est ainsi qu’il règne véritablement, qu’il est véritablement roi.
Loin d’être une tentation parmi d’autres, celle de la messianité temporelle constitue le nœud où se joue le destin de Jésus et celui de l’humanité. Pour Jésus, refuser la croix serait entrer dans les vues trop
humaines de ceux qui ont une image univoque et étriquée de Dieu. Accepter la croix comme l’événement du salut revient à décevoir l’attente messianique des juifs et l’attente religieuse des païens : la croix ne suscite qu’incompréhension (cf. 1 Co 1,23) : folie pour les païens, scandale pour les juifs.
Pourtant, la révélation de Dieu ne passe que par la croix, car elle est le lieu par excellence où il dévoile son identité.

« Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : « Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder… » »
« Fils de Dieu », tu es au-dessus des anges, libéré des contraintes de la pesanteur… élance-toi donc sans crainte. Sans parachute. Quel spectacle ! La preuve que c’est vrai, c’est que c’est promis dans les Psaumes (Ps 91).
La ruse la plus subtile est de déformer le sens des Écritures, d’y lire des recettes à notre profit.
Jésus refuse le soutien des légions d’anges ; il veut marcher sur le chemin des hommes. Pieds dans la boue, mains dans le cambouis, l’Église est terrestre, empêtrée dans les contraintes. Sans exiger de Dieu des solutions miraculeuses, c’est en pleine pâte humaine qu’elle doit œuvrer.
« Toutes les tentations que les hommes devaient subir, le Seigneur les a subies le premier dans la chair qu’il a assumée. Mais, s’il est tenté, c’est pour que, nous aussi, nous puissions vaincre par sa victoire. » C’est bien parce que lui-même a assumé l’épreuve de la tentation que Jésus apprend à ses disciples à dire au Père : « Ne nous soumets pas à la tentation. »

Voilà de quoi donner à notre carême ses véritables dimensions. Privons-nous de dessert, peut-être, mais surtout pas de désert. Osons la solitude, regardons en face les tentations qui nous menacent. Apprenons de Jésus trois manières de les vaincre :

  • Freiner nos envies pour développer notre faim de la Parole de Dieu. Jésus, sur la croix, n’a faim et soif que du Père.
  • Renoncer à la force et choisir résolument la douceur de l’Évangile. Sur la croix, Jésus, qui est roi de l’univers, renonce à exercer un pouvoir terrestre.
  • Utiliser des moyens pauvres. Sur la croix, les mains de Jésus sont vides.

Père Gabriel Ferone

Lien vers les lectures du mercredi des Cendres 5 mars

Homélie du père Bertrand du mercredi des Cendres

Nous n’avons pas besoin du mal
Jésus nous enseigne ce qui est bon, radicalement, sans souci de lutter d’abord contre ce qui serait mauvais.
De tout temps, parce que le temps se fait court, nous devons prier, jeûner et exercer la charité envers tous. Sans avoir besoin de dénoncer quelque mal que ce soit.
Le carême est un temps d’entraînement à cela, pour que notre vie soit vraiment vivante, et échappe à la mort. Il s’agit d’orienter toute notre vie vers Dieu, pas seulement le Carême. De toute façon, toute l’année, nous prions, nous faisons l’aumône d’un dixième de nos biens, et nous jeunons de quelque façon que ce soit. Cela, bien sûr ne se voit pas.
On peut remarquer d’ailleurs que lorsque les sœurs franciscaines vivent les conseils évangéliques parmi nous, dans la prière le jeune et l’exercice quotidien de la charité, cela passe à peu près inaperçu.
Il est donc assez facile de réaliser ce que Jésus propose, en fait.
Ce qui est étrange, c’est que nous avons tant de difficultés à nous orienter vers ce qui est bon. Nous refusons les témoignages, les remises en cause.
C’est pourquoi il est bon d’entendre encore une fois cet enseignement, en cherchant d’abord ce qui est bon, et que nous connaissons, avant de chasser le mal de notre vie tout entière : c’est le bien que nous faisons qui y parviendra, avec la force que Dieu communique.

Retrouvez les homélies du père Gabriel  et du père Bertrand dans la rubrique « Messes et célébrations » / « Homélies des pères Gabriel et Bertrand » de ce site

Cet article comporte 2 commentaires

  1. L’Évangile d’aujourd’hui nous dit « Ayant épuisé toutes les formes de tentations… ». Or, il semble que nous, les humains quelconques, nous en ayons beaucoup d’autres plus basiques.
    Peut-on avoir un commentaire sur ce sujet ? (court si possible) Merci.

    1. La tentation fondamentale est de se faire dieu à la place de Dieu, cela se traduit par le fait d’être toujours centré sur soi, d’où l’orgueil et tous les autres péchés plus commun, plus basique. Il faut renoncer à sa fausse divinité.

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