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Lien vers les lectures du 3e dimanche de l’avent

Homélie du père Bertrand

Baptisés dans l’Esprit Saint et dans le feu

Grâce aux questions des enfants qui préparent la première des Communions, il a fallu que je réponde à la question de savoir dans quoi le Christ baptise. Dans l’Evangile, Jean Baptiste répond : « dans l’Esprit Saint et dans le feu ».
Bon, nous voilà bien avancés. Qu’est-ce-que c’est que ce baptême d’Esprit Saint et de feu ?
Ce baptême d’Esprit Saint et de feu nous annonce ce que sera, et qui sera le Christ. En effet, nous sommes en train de commencer l’Evangile selon Saint Luc. Cet Evangile a deux tomes : l’Evangile que nous sommes en train de lire, donc, et un second tome, appelé généralement « Les actes des Apôtres ». Or, que se passe-t-il au début des actes des Apôtres ? La Pentecôte. Que se passe-t-il au moment de la Pentecôte ? Rappelez-moi.
Le feu, et l’Esprit. Il s’agit du baptême d’Esprit Saint et de feu. Les apôtres reçoivent alors du Christ le baptême dans le feu et dans l’Esprit. Jésus, mort et ressuscité est donc bien le Christ qui était attendu : il donne le baptême nouveau dans le feu et dans l’Esprit. Le baptême nouveau est le baptême dans l’Esprit et le feu, il est un baptême de la Pentecôte. En somme dans ce passage si loin des épisodes de Pâques, semble-t-il, la Pentecôte est déjà annoncée. À tel point que la question des foules qui viennent à Jean le Baptiste est aussi celle de ceux qui assistent au discours de Pierre lors de la Pentecôte « oun ti poyesaumen ? » Que devons-nous faire ?
Le baptême encore à venir est annoncé dès ce chapitre 3 de l’Evangile de Luc, nous en verrons la réalisation à la Pentecôte.
Nous vérifions aussi que Jésus est bien celui qui doit venir. Progressivement au long de l’Evangile, il se révèle. À travers sa mort et sa Résurrection il donne le baptême nouveau. Jésus de Nazareth est bien le Christ attendu et annoncé. Il accompli l’œuvre de salut de Dieu.
On peut encore noter que dans ces deux épisodes, dont le parallèle n’est pas un hasard, Jésus est absent visiblement. La Parole de Dieu travaille les hommes profondément en les portant à s’interroger : « que devons-nous faire ? » Mystérieusement, cela se joue dans l’absence du Christ.

Homélie du père Gabriel

Pendant le temps de l’Avent, une figure importante nous guide : Jean, dit le Baptiste. Jean est un prophète qui parle au nom de Dieu. C’est même le dernier prophète de l’Ancien Testament, mais il va plus loin que ses prédécesseurs : il ajoute un rite, une immersion dans l’eau pour demander le pardon des péchés – pardon qui, à l’époque, ne pouvait être obtenu que par des sacrifices au temple.
Néanmoins, parole et rite ne sont que des encouragements, des exhortations à être purifiés et à accomplir la volonté de Dieu. Ceux qui acceptent de recevoir ce baptême d’eau ne sont pas transformés : Jean incite, insiste, supplie, menace, mais il ne peut rien faire d’autre. Tout comme Moïse et les prophètes, il demeure extérieur à la décision ou au refus des hommes.
C’est pourquoi, conscient de ses limites et de son impuissance, Jean annonce la venue d’un autre qui disposera d’une force plus grande. Cet autre sera d’une tout autre envergure, au point que Jean ne se juge même pas digne d’être son esclave et de défaire la courroie de ses sandales.

Celui qui va venir – Jésus – plongera les hommes non seulement dans l’eau, mais aussi dans l’Esprit Saint et le feu de l’amour divin. Ce que nul avant lui n’a pu réaliser, Jésus le fera : sa Parole communiquera une force qui, sans aliéner la liberté, changera le cœur de celui qui la reçoit dans la foi.
La célèbre scène de la Pentecôte illustrera ce changement radical : les disciples du Christ, désemparés par la mort et la résurrection de leur Maître, écrasés de honte par leur propre lâcheté, enfermés dans leur peur, seront tout à coup saisis par un feu qui fera d’eux des hommes nouveaux. Par l’Esprit, ils seront convertis. Ils sortiront, parleront, chanteront, clameront leur foi nouvelle et affronteront leurs juges. Certains iront jusqu’au don de leur vie.
Avec Jésus va s’accomplir la révolution annoncée par les prophète, en particulier Ézéchiel. Après des siècles d’écoute du Décalogue et des lois de Dieu, marqués par une obéissance impossible – car la loi révèle le péché, mais ne le guérit pas – ce prophète avait annoncé qu’un jour Dieu conclurait une Nouvelle Alliance.” Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures et de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous suiviez mes lois, que vous observiez mes commandements et les mettiez en pratique. » Non par des lois plus faciles à observer, mais par le don de son Esprit qui, enfin, permettrait aux hommes de pratiquer ce qu’ils écoutent. Une loi écrite non dans la pierre, mais dans le cœur des hommes.

Jean ne se tait pas. Il ne dit pas qu’il suffit de bonne volonté pour changer le monde. Il ne se prend pas pour le dernier mot de l’histoire ou pour le sceau des prophètes !
Aux hommes qui demandent : « Que faire ? », il répète les enseignements fondamentaux de droit et de justice. Il insiste surtout pour que nous ayons le courage de poser des limites à notre soif de possession, à nos manigances pour profiter des autres, à la violence pour imposer notre force. Et il ajoute que c’est ainsi que nous préparons le chemin du Seigneur.

Par une vie vertueuse, nous préparons en effet la venue du Sauveur dans nos vies !
Mais à Noël, nous rencontrerons non pas un Dieu tout-puissant qui nous félicitera pour nos efforts ou nous repoussera pour nos manquements, mais un Seigneur démuni comme un enfant. Si Jean clamait : « Travaillez, préparez la route », à Noël, Jésus, en silence, nous fera comprendre que c’est par l’accueil de la vie, de sa vie, que nous sommes sauvés.

Comme Pierre, André et Jean, nous quittons Jean-Baptiste et l’ancien monde pour suivre Jésus. Nous avançons non plus pour faire, mais pour recevoir. Nous ouvrons notre cœur en forme de berceau afin d’accueillir Celui qui vient pour nous sauver des jougs pesants qui pèsent sur nous. La vie est un fardeau oppressant sans la grâce de Dieu ! Déposons ce fardeau que seul un Dieu peut porter, et écoutons à nouveau le prophète Sophonie nous exhorter :

« Ne crains pas, le Seigneur est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour. » (Sophonie 3, 14).

Père Gabriel Ferone

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